Retour au pays pour 30 000 vacanciers: nos équipages racontent
Faire revenir les vacanciers au pays, qu’est-ce que cela implique? Ramener 30 000 voyageurs chez eux n’est pas une mince affaire. Nos équipages jouent un rôle essentiel. Nous avons discuté avec nos collègues Zoë et Guillaume de Belgique et Demi des Pays-Bas. Ils font partie du personnel de bord de TUI fly et ont partagé leur expérience à cœur ouvert.
Qu’est-ce que cela vous fait de voler en ce moment et de ramener les vacanciers chez eux?
« C’est bizarre », lancent Zoë et Guillaume en même temps. « Dès que les passagers montent à bord, on se rend bien compte qu’il ne s’agit pas d’un vol ordinaire. Les gens nous remercient, nous encouragent ou nous montrent qu’ils sont reconnaissants que nous continuions à voler et que nous risquions par la même occasion notre santé. Et ce qui est fou en même temps, c’est que dès que les roues quittent le sol et que nous nous retrouvons au-dessus des nuages, le soleil continue de briller. On est loin des réseaux sociaux, de l’actualité et de l’agitation qui règne sur terre. On pourrait presque penser qu’il s’agit d’une journée comme toutes les autres. Presque… »
Dans quelles destinations allez-vous rechercher des passagers?
« Je reviens tout juste d’Aruba », raconte Demi. « Je voulais travailler et apporter ma contribution. Mais lorsque vous lisez qu’Aruba souhaite fermer son espace aérien, la tension monte d’un cran. Heureusement, l’OCC (Operations Control Center) et l’équipe de crise de TUI suivent la situation à travers le monde de très près. » Zoë et Guillaume la rejoignent. « Ramener les passagers chez eux n’est en effet pas la tâche la plus aisée. Comme la situation évolue partout et en continu, notre horaire est adapté au jour le jour. Nous volons par exemple vers Alicante, les îles Canaries et le Maroc. En tant qu’équipage, il est important, et légalement prévu, que nous nous reposions après un long vol. Mais il arrive aussi que nous ne puissions plus entrer dans le pays. Nous continuons alors à voler jusqu’à la prochaine destination pour nous y reposer. Les choses sont plus complexes qu’on ne pourrait le penser. »
Quelles mesures supplémentaires prenez-vous à bord?
« Garder un mètre et demi de distance est bien sûr impossible dans un avion », commence Demi. « Toutefois, TUI met tout en œuvre pour veiller à notre sécurité et à notre santé, ainsi qu’à celles des passagers », complètent Zoë et Guillaume. Qu’est-ce qui est mis en place? « Nous recevons un stock de gel désinfectant pour les mains pour tout le vol et lors de chaque service, nous portons des gants. Avant et après un passage auprès des clients dans la cabine, nous nous désinfectons. Nous entrons en contact avec beaucoup de personnes, une bonne hygiène s’avère donc cruciale. Nous contrôlons et désinfectons aussi les WC plus fréquemment. De plus, dans notre speech, nous conseillons aux passagers de se laver soigneusement les mains durant le vol. Pour certaines destinations, nous avons même un speech relatif aux soins de santé. À la fin, nous recommandons aux passagers de s’adresser à nous s’ils ne se sentent vraiment pas bien. Si un passager était potentiellement contaminé par le Covid-19, nous avons des procédures à suivre scrupuleusement. »
Comment est l’ambiance entre les collègues?
« Parmi les équipages, l’ambiance est encore assez calme », raconte Demi. « Nous sommes quand même extrêmement attentifs. Si nous remarquons quelque chose de particulier, nous le signalons immédiatement. Il n’y a certainement pas de tensions, mais je pense que chacun a ses propres conceptions sur le virus. En fin de compte, on reste quand même quelques heures dans les airs avec de nombreux passagers. » « Nous remarquons que nous sommes une vraie équipe et que nous nous soutenons en cette période difficile », ajoutent Zoë et Guillaume. « Nous tâchons de donner le meilleur de nous-mêmes et de tout de même offrir aux passagers le TUI smile auquel ils sont habitués. »
Quelles questions les passagers posent-ils à bord?
« On nous demande surtout comment nous nous sentons étant donné que nous devons travailler avec tant de passagers dans un si petit espace », explique Demi. « Il y a aussi une série de questions qui ne sont pas toujours posées, mais qui préoccupent les passagers: L’espace aérien n’était-il pas fermé?, Jusqu’à quand TUI va encore voler?, Quelles sont les mesures prises à l’aéroport? et Combien de temps cela va-t-il durer? » Guillaume ajoute: « On nous pose aussi beaucoup de questions auxquelles nous ne pouvons pas toujours répondre précisément. La situation change de minute en minute. Néanmoins, nous essayons de renseigner au mieux nos passagers. Nous constatons aussi que malgré toutes ces questions, l’ambiance est en général paisible dans la cabine. La plupart des passagers restent sur leur siège et ne se déplacent qu’en cas de nécessité. D’habitude, le couloir est beaucoup plus chargé. Nous recevons aussi souvent des marques de soutien des passagers. Cela nous fait chaud au cœur. On se rend alors compte de la raison pour laquelle on fait ce métier. C’est chouette de voir que les passagers apprécient que nous les raccompagnions chez eux dans une situation si délicate. Cela crée des liens. »
Qu’allez-vous faire quand vous devrez rester à la maison, comme la plupart des Belges et des Néerlandais?
« À la maison, nous allons entamer le grand nettoyage de printemps », lancent Demi et Zoë. « Le sport et la cuisine constituent aussi deux chouettes occupations. » « Je pense que je vais prendre le temps de m’attaquer à toutes les tâches que je repousse toujours sur ma liste de choses à faire », déclare Guillaume. « Et je vais aussi certainement cuisiner, profiter de Netflix et attendre impatiemment de pouvoir à nouveau voler. » Ils sont tous les trois sur la même longueur d’onde: « Car il n’y a qu’au-dessus des nuages que nous nous sentons vraiment chez nous. Il va falloir s’habituer à rester les deux pieds sur terre. Mais la santé et la sécurité passent bien sûr avant tout. Et pour l’instant, nous mettons chaque jour tout en œuvre pour ramener nos voyageurs en sécurité chez eux. »