Voyager pour devenir plus intelligent… et d’autres arguments pour vous encourager à partir le plus possible

Découvrez votre alter ego

La première fois que je suis partie en Inde, un agent de sécurité de l’aéroport m’a demandé si j’étais danseuse. Il trouvait que j’avais la tête de l’emploi. J’ai bien sûr été très flattée par sa question et j’ai hésité un court instant à répondre oui, mais lorsque j’ai fait face à la responsabilité liée à l’adoption de cette nouvelle identité de danseuse, j’ai tout de même sagement avoué que j’avais suivi une tout autre vocation, celle de journaliste. En tant que ballerine, je devrais en effet adopter d’autres habitudes alimentaires, aller me coucher plus tôt et peut-être même intercaler une séance de fitness intense entre deux visites culturelles. Et je n’étais pas prête à m’imposer ça.

Rien n’est obligatoire, tout est autorisé

La première chose que l’on peut laisser tomber en vacances est le verbe « devoir ». Sauf si vous avez l’ambition de voir le soleil se lever du sommet d’une telle montagne, il n’y a aucune raison de mettre votre réveil à trois heures du matin. On ne va pas en vacances pour faire régime, pour améliorer ses compétences en informatique ou pour perfectionner sa brasse. Se détendre, c’est se libérer de toutes les routines qui maintiennent votre vie sur des rails. Accordez-vous donc du temps pour, au sens figuré aussi, atterrir, dans votre tête, dans cette nouvelle destination. Cela prend généralement trois jours pour vraiment enclencher le mode vacances. C’est le laps de temps nécessaire pour apaiser ses turbulences intérieures et surtout pour se détacher du train-train quotidien.

Façonnez vos propres souvenirs

Il est bien sûr important de rêver à l’aventure qui vous attend. Vous réservez votre séjour à la maison, vous faites des recherches et vous vous projetez. Cette joie contribue au plaisir des voyages, mais ne vous cantonnez pas à un script. Imaginez que votre chambre d’hôtel ne ressemble pas à 100 % à ce que vous aviez imaginé ou que la couleur de l’océan ne correspond pas exactement au code Pantone que vous aviez vu: le monde ne va pas pour autant s’écrouler. Les imprévus nous poussent d’ailleurs à chercher d’autres émotions. Créez donc vos propres images et ne vous laissez surtout pas guider par des filtres qui vous ont peut-être été imposés par d’autres.

Digital Detox: mettez vos sens à contribution

Vous voyagez pour vous, pas pour vos followers sur Instagram. Nous nous en rendons tous un peu coupables, mais avouez que cela va parfois très loin. Se localiser dans un aéroport avant même que l’avion n’ait touché le tarmac, c’est un peu exagéré. En plus d’un break mental, octroyez-vous aussi un break numérique. Moins de posts, plus de sensations.

La sollicitation de nos autres sens en vue de se créer des souvenirs constitue un certain défi. Avez-vous déjà pensé à composer une sorte d’album de sons? Le souvenir le plus marquant de mes vacances au Sri Lanka reste le joli gazouillis matinal des oiseaux. Le silence fait aussi du bien. Il résonne différemment aux quatre coins du monde. Je peux également compter sur mon odorat pour fixer certains moments. Je m’offre toujours un nouveau parfum lorsque je vais quelque part pour la première fois. Il ne doit pas forcément s’agir d’un achat cher, j’opte d’ailleurs de préférence pour un produit artisanal, fabriqué avec beaucoup d’amour par un local. Ainsi, en plus d’un nouveau flacon pour ma collection de parfums, je ramène aussi une histoire à la maison.

Hors de votre zone de confort

Pour faire vivre vos souvenirs de vacances plus longtemps, laissez-vous aussi tenter par des activités que vous n’envisageriez pas chez vous. Rendez-vous par exemple dans la ville branchée de New York et inscrivez-vous à un cours de DJ. Formez-vous à la poterie à Athènes. Laissez vos doigts s’imprégner de l’expérience afin que vous puissiez toujours associer une réalisation concrète à votre séjour. De plus, l’apprentissage de nouvelles compétences améliore la plasticité de votre cerveau. Concrètement, cela signifie que vous pouvez développer ses capacités, et c’est plutôt une bonne nouvelle. En d’autres termes, les voyages nous rendent un peu plus intelligents, à condition que nos activités ne se limitent pas aux bains de soleil et à la consommation excessive d’alcool. Il semble en effet que cette dernière occupation exerce l’effet inverse sur la plasticité neuronale.

Il est aussi prouvé que les voyages nous rendent plus créatifs. Pensez à ces grands auteurs qui partaient à l’étranger pour puiser leur inspiration dans un autre cadre. Ernest Hemingway a basé une grande partie de son travail sur la période qu’il a passée en Espagne et en France. Aldous Huxley, l’auteur du Meilleur des Mondes, a déménagé d’Oxford à Hollywood pour pouvoir se consacrer à l’écriture de scénarios et Mark Twain aurait dit que les voyages sont le « meilleur remède contre les préjugés, l’hypocrisie et l’étroitesse d’esprit ». Donc, qui sait, votre prochain séjour à Tenerife donnera peut-être naissance à un grand best-seller.

Créez vos propres post-it mentaux

Je pourrais continuer tranquillement mon plaidoyer pour plus de voyages, mais en premier lieu, il faut bien sûr aimer ça. Il n’est pas nécessaire de mettre le cap sur une destination lointaine pour profiter de tout ce que le monde a à offrir. Un séjour occasionnel à la côte belge favorise également le bien-être de votre esprit. La mémorisation des souvenirs est aussi liée à la manière dont vous les gérez. Si, au retour de votre séjour paradisiaque, vous considérez qu’il ne reste plus rien de cette expérience, vous vous y prenez clairement mal. Entraînez-vous à garder vos souvenirs vivants et créez vos propres post-it mentaux afin que la richesse du monde vous colle à la peau pour toujours. Grâce à un agent indien, j’ai un alter ego dansant qui me permet de retrouver une certaine légèreté lorsque tout devient trop lourd. Pour cette raison, ce gentil monsieur de la sécurité occupera toujours une belle place dans mon cœur.

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